Épidémies, pandémies :
une histoire sans fin ?
Institut Pasteur, Paris, France
7 décembre 2022
08:45 - 18:15

08:45 : Discours

Madame Sylvie Retailleau

Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

14:00 : Discours

Monsieur François Braun

Ministre de la Sante et de la Prévention

A l’occasion du bicentenaire de la naissance de Louis Pasteur, l’Institut Pasteur organise une grande journée de conférence accessible à tous.

Objectif : Analyser les grandes épidémies qui ont frappé l’humanité depuis son origine et dégager des enseignements pour mieux se préparer à celles de demain.

Peste, grippe, tuberculose, paludisme, SIDA, COVID-19… : les regards croisés de bactériologistes, virologistes, parasitologistes, épidémiologistes, anthropologues, généticiens et vétérinaires permettront de mieux comprendre les épidémies passées et celles qui sévissent actuellement, et de tirer des leçons pour s’armer contre les futures épidémies, à l’ère de la mondialisation et du réchauffement climatique.

 

Inscriptions en présentiel closes, seules les inscriptions en distanciel sont encore possibles.

 

Consultez le programme

 

Orateurs

Françoise Barré-Sinoussi
Virologue française,
Prix Nobel de physiologie ou médecine (2008)
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Patrick Berche
Ancien directeur général Institut Pasteur de Lille,
France
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Stewart Cole
Directeur général Institut Pasteur,
France
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Monique Eloit
Directrice Générale de l’Organisation mondiale de la santé animale,
France
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Anna-Bella Failloux
Directrice Unité Arbovirus et insectes vecteurs,
Institut Pasteur, France
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Arnaud Fontanet
Directeur Unité de Recherche et d'Expertise Epidémiologie des Maladies Emergentes,
Institut Pasteur, France
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Antoine Gessain
Directeur Unité d'Epidémiologie et Physiopathologie des Virus Oncogènes,
Institut Pasteur, France
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Frédéric Keck
Directeur du Laboratoire d'Anthropologie Sociale
Collège de France, CNRS, EHESS, France
Détails
Odile Mercereau-Puijalon
Chercheuse invitée à l'Institut Pasteur,
France
Détails
Lluis Quintana-Murci
Directeur Unité de Génétique Evolutive Humaine,
Institut Pasteur, France
Détails
Amadou Sall
Directeur de l’Institut Pasteur de Dakar (Sénégal)
Président du Pasteur Network
et président du Réseau mondial d'alerte et d'action en cas d'épidémie (GOARN)
Détails
Philippe Sansonetti
Microbiologiste, Professeur émérite à l’Institut Pasteur et au Collège de France,
Membre de l’Académie des sciences
Détails
Etienne Simon-Lorière
Directeur Unité Génomique évolutive des virus à ARN,
Institut Pasteur, France
Détails
Laura Spinney
Journaliste scientifique et romancière, France
Détails

fbs

Très courte biographie :
Françoise Barré-Sinoussi, PhD, rétrovirologue, DRE INSERM et Professeur à l’Institut Pasteur jusqu’en 2015 est lauréate du Prix Nobel de Physiologie ou Médecine pour ses travaux sur le VIH/Sida.

Brève description du sujet de la conférence intitulée « Défis du VIH/Sida en temps de nouvelle pandémie » :
Les succès de la   lutte contre le VIH/Sida sont fragiles. Les conséquences des inégalités et des déclins du dépistage et de la prévention en temps de COVID-19 sont préoccupantes. Le VIH/Sida reste un des grands défis de ce siècle qu’il nous faut relever en développant de nouvelles stratégies prophylactiques et thérapeutiques.

berche

Titre : Les pandémies virales contemporaines, le regard de l'Histoire.", 7 décembre 2022, 25 min,

Pr émérite de l’université Paris-Cité, Ancien Doyen de la Faculté de médecine Paris Descartes, ancien Directeur de l’Institut Pasteur de Lille.

Présentation :  Depuis le début du XXe siècle, nous avons affronté plusieurs pandémies virales majeures (variole, sida, grippe espagnole, hépatites, Covid-19). Seule la variole a été éradiquée par la vaccination , mais certaines  pandémies sont pérennisées par l'évolution continue du virus dans la population, qui entrave la vaccination . Dans un monde à risque, la lutte contre les pandémies nécessite une approche globale et préventive, tenant compte non seulement des facteurs épidémiologiques mais aussi psychosociaux et culturels.

cole

Tuberculose : la pandémie oubliée

Stewart Cole
Directeur général de l’Institut Pasteur et Professeur de pathogénèse microbienne. Plus de 30 ans d’expérience en recherche sur la tuberculose et la lèpre. A coordonné plusieurs grands consortiums consacrés à la découverte et au développement de nouveaux agents antituberculeux dont deux actuellement en essais cliniques.

Pitch : Depuis 1800, plus d’un milliard de vies humaines ont été perdues à cause de la tuberculose (TB), maladie respiratoire qui, de nos jours, touche principalement les pays en développement. En 2020, le budget de R&D pour la Covid-19 dépassait 100 milliards de dollars et des succès spectaculaires ont été réalisés grâce à des vaccins performants qui ont fait reculer la maladie. Le budget dépensé pour la TB en 2020 était inférieur à 1 milliard de dollars. Si le financement n’est pas un enjeu quand il s’agit de crises sanitaires qui menacent le Nord pourquoi se fait-il rare quand il s’agit du Sud ?

eloit

De formation vétérinaire, la Dre Monique Eloit a fait sa carrière dans le secteur public, notamment en tant que Directrice de l’Agence Française de la Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA devenue ANSES), puis Directrice Générale adjointe de l’Alimentation/Chef des Services Vétérinaires au Ministère de l’Agriculture. Elle est Directrice Générale de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) depuis janvier 2016.

Un pitch = La pandémie de Covid-19 a mis sur le devant de la scène la question de la surveillance et du contrôle des maladies animales zoonotiques, alors que d’autres sujets connexes doivent être considérés concomitamment (la résistance aux antimicrobiens et la sécurité alimentaire, entre autres). Pour ce faire, l'approche "Une seule santé" est aujourd'hui reconnue comme l’approche pertinente pour traiter de manière holistique et équilibrée la santé humaine, la santé animale et l'environnement. C’est par l’opérationnalisation de ce concept que la prévention, la préparation et la réponse aux futures pandémies sont aujourd’hui réfléchies

Titre : « Epidémies et santé animale » - One Health : du concept à l’action

failloux

« Maladies vectorielles et changement climatique : mythe ou réalité ? »

Anna Bella Failloux est professeure d’entomologie médicale à l’Institut Pasteur où elle développe des recherches sur les moustiques vecteurs d’arbovirus.

Le développement et la reproduction des insectes dépendent de la température. Les changements climatiques vont affecter leur répartition, ouvrir la possibilité à de nouveaux vecteurs de s’établir et accroître les risques de transmission de certains virus tels la dengue, le chikungunya, la fièvre jaune et le Zika.

fontanet

Professeur titulaire de la chaire Santé et développement au Conservatoire national des arts et métiers et Directeur de l’unité d’épidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur. Membre du conseil scientifique COVID-19 auprès du gouvernement français.

Pitch : Retour sur trois ans de pandémie COVID-19 : le SARS-CoV-2 a-t-il abattu toutes ses cartes, ou peut-il encore nous surprendre ?

gessain

Émergence virale et transmission inter-espèces en Afrique

De nombreuses émergences virales d’origine animale (zoonoses) sont apparues en Afrique Sub-saharienne durant ces dernières années et ont diffusé de façon plus ou moins importante dans le monde. Citons la pandémie liée au VIH-1 originaire d'Afrique Centrale, les épidémies de la maladie liée au virus Ébola, ainsi que plus récemment au virus de la variole du singe en Afrique Centrale et de l'Ouest et enfin les endémies virales plus anciennes associées au rétrovirus HTLV-1 dans tout le continent africain. Nous décrirons les mécanismes initiaux de transmissions inter-espèces à la suite de contacts d'individus, souvent des chasseurs, avec des fluides biologiques infectés d’origine animale, puis les mécanismes à l’origine de la diffusion dans les populations humaines à partir des premiers cas chez l'homme. Enfin, nous verrons quels sont les moyens pour essayer de maîtriser au mieux ces risques d'émergence zoonotique.

Le Pr Antoine Gessain est médecin, virologue et enseignant à l'Institut Pasteur. Ses travaux portent avant tout sur les aspects cliniques, épidémiologiques et génétiques du rétrovirus humain HTLV-1 et son homologue simien STLV-1 et plus récemment de virus zoonotiques selvatiques (Foamy et Monkeypox). Il a dirigé plusieurs projets multidisciplinaires à long terme avec des études en laboratoire et des travaux de terrain en Afrique Centrale.

keck

Comment la grippe aviaire est devenue endémique : histoire et anthropologie d’une mobilisation globale 

Le 16 septembre 2022, un article dans le Monde décrivait « la grippe aviaire en voie d’endémisation parmi la faune sauvage ». Depuis son émergence à Hong Kong en 1997, le virus de grippe aviaire H5N1 avait plutôt causé une épizootie en se transmettant des oiseaux sauvages aux volailles domestiques de la Chine vers l’Asie, l’Europe et l’Afrique, faisant redouter une pandémie plus mortelle que la grippe H1N1 en 1918. En quoi les cadrages d’un virus comme épizootique, pandémique ou endémique modifient-ils les façons dont les humains le gèrent à l’échelle de la planète ? Comment se sont réorganisés les rapports entre santé humaine, santé animale et santé de l’environnement en fonction de ces cadrages ? Et si la grippe aviaire est devenue endémique, comment les éleveurs de volailles et les protecteurs des oiseaux vont-ils apprendre à vivre avec le virus H5N1 et ses apparentés ?

Frédéric Keck est directeur de recherche au Laboratoire d’anthropologie sociale (CNRS-Collège de France-EHESS). Il a mené des recherches sur la gestion de la grippe aviaire en Asie orientale et en Europe. Il a publié notamment  Avian Reservoirs : Virus Hunters and Birdwatchers in Chinese Sentinel Posts (Duke University Press, 2020) et (avec A. Kelly et C. Lynteris) Anthropology of Epidemics (Routledge, 2019)

puijalon

Après une thèse de doctorat ès Sciences, Odile Mercereau-Puijalon a consacré ses recherches au paludisme : analyse des réponses immunes de populations vivant en zone d'endémie ; études multicentriques sur la diversité génétique des parasites en Afrique, Asie et Amérique du Sud, en particulier sur la résistance des parasites aux médicaments. Elle a dirigé l'Unité d'Immunologie Moléculaire des Parasites et assuré la direction du Département de Parasitologie.

Présentation

Le paludisme est une maladie connue depuis l'Antiquité qui sévit encore aujourd'hui dans les zones intertropicales du globe. Nous décrirons les moyens déployés pour lutter contre les parasites et leurs vecteurs, les obstacles au contrôle du paludisme et les espoirs de nouveaux moyens de lutte.

quintana

Lluis Quintana-Murci, Professeur au Collège de France et à l’Institut Pasteur, est depuis 2019 membre de l’Académie des Sciences. Il dirige l’Unité de Génétique Évolutive Humaine à l’Institut Pasteur où ses travaux permettent de mieux comprendre l’histoire génétique des populations humaines, la façon dont les agents infectieux ont influencé la variabilité du génome humain ainsi que les différents facteurs à l’origine de la variabilité de notre système immunitaire et de notre susceptibilité actuelle aux maladies infectieuses.

Presque 20 ans après le séquençage du génome humain, un déluge de données génomiques sur les différentes populations à travers le monde permet de dresser un portrait de la diversité génétique humaine à un niveau de résolution sans précédent. Ces études ont permis de mieux comprendre l’histoire démographique de notre espèce (changements de taille de populations et migrations humaines) ainsi que notre histoire adaptative (adaptation génétique à l’environnement, y compris aux agents pathogènes). En effet, au cours de ces dernières années, la recherche consacrée à la façon dont la sélection naturelle a ciblé certains gènes et certaines fonctions biologiques s’est révélée être un outil indispensable pour comprendre les liens entre diversité génétique, variabilité de la réponse immunitaire et vulnérabilité à développer des maladies infectieuses.

sall
sansonetti

Philippe Sansonetti est médecin, infectiologue et microbiologiste formé à l’Institut Pasteur où il a poursuivi l’essentiel de sa carrière. Il est un des pionniers du déchiffrage moléculaire et cellulaire de la virulence des bactéries entéropathogènes et du développement de vaccins contre Shigella. Professeur au Collège de France, dans la cadre de la Chaire de Microbiologie et Maladies Infectieuses, il a régulièrement alerté sur le risque des émergences infectieuses.

Il est Professeur émérite à l’Institut Pasteur et au Collège de France, membre de l’Académie des sciences et Membre étranger de la Royal Society et de l’US National Academy of Sciences.

« Comment se terminent les pandémies ? »

Les pandémies d’hier sont les endémies d’aujourd’hui… Si l’on définit une pandémie comme une épidémie particulièrement sévère, touchant des populations immunologiquement naïves, marquée par une extension intercontinentale rapide, une particulière gravité des cas cliniques causant une surmortalité préoccupante, une saturation des systèmes de santé et un chaos socio-économique et sociologique délétères - ce que l’OMS appelle une « urgence de santé publique de portée internationale » - l’histoire du siècle écoulé montre que le temps pandémique à proprement parler est relativement court. De quelques mois à une ou deux années, encore que la situation puisse s’avérer géographiquement et temporellement hétérogène. L’analyse de la « sortie » de la pandémie de grippe espagnole est à cet égard passionnante par sa combinaison d’une régression des marqueurs médicaux liée à l’acquisition d’une « immunité de groupe » naturelle, à une probable atténuation du virus H1N1 causal et à la « domestication » du fait pandémique par des populations décidant collectivement qu’il est temps de « passer à autre chose ». Fin de la pandémie donc, mais début de la phase endémique marqué par la conjugaison d’un profil de saisonnalité ponctué de pandémies dues à des virus réassortants, phylogénétiquement reliés au virus H1N1 fondateur. Endémie n’est donc synonyme ni de fin de l’émergence, ni de bénignité : paludisme, tuberculose, SIDA, rougeole, dengue en attestent. La reconnaissance ultra-précoce des pathogènes émergents, la mise en place rapide et globale de mesures de contrôle de leur transmission, la vaccination maintenant possible dans « le temps de la pandémie » (Ebola, Covid-19) et l’accélération du développement d’immunothérapies et de médicaments dans ce même temps, permettront-elles de conjurer la fatalité de la transition

pandémo-épidémique ? Les pandémies d’aujourd’hui ne seront-elles plus les endémies de demain ? C’est finalement le défi auquel nous sommes confrontés. Le « cahier des charges » de l’éradication n’est pas encore complet, c’est sans doute ce que Charles Nicolle appelait le « génie des maladies infectieuses ». « Il faut travailler » disait Louis Pasteur. 

lorriere

Etienne Simon-Loriere dirige le groupe à 5 ans « Génomique Evolutive des virus à ARN » dans le département de virologie de l’Institut Pasteur. Son équipe combine des approches expérimentales et bio-informatiques pour mieux comprendre comment les virus évoluent lors d’une émergence ou de leur diffusion dans des populations, notamment en collaboration étroite avec des collègues du Pasteur Network. Ces informations sont cruciales pour adapter nos outils pour détecter et combattre ses virus à l’échelle des individus ou de populations. Il a ainsi participé à la caractérisation génomique de virus associés à des épidémies majeures comme Ebola en Afrique de l’Ouest (2013-16), la première épidémie de Zika en Afrique (2015-16) ou l’épidémie de fièvre jaune en Angola (2016). Lors de la pandémie de COVID-19, il a contribué aux efforts du Centre National de Référence des virus des infections respiratoires et du consortium EMERGEN pour capturer l’évolution du SARS-CoV-2 au cours de sa circulation en France et dans le monde.

Présentation : L’émergence du SARS-CoV-2 a eu des conséquences majeures sur la santé publique mondiale. La circulation du virus s’est accompagnée de mutations et changements dans le génome, comme le font la plupart des virus à ARN. Ces changements ont-ils contribué à l’ampleur de la pandémie ?

spiney

En tant que journaliste scientifique Laura Spinney contribue régulièrement au Guardian, Economist et Nature, parmi d'autres. Elle est l'auteure en 2018 de "La Grande Tueuse: comment la grippe espagnole a changé le monde" (Albin Michel).

Pitch : Depuis le début de la pandémie de Covid-19, elle s'est faite comparer à la pandémie la plus meurtrière des temps modernes, la grippe dite "espagnole" de 1918. Je parlerai des ressemblances ainsi que des differences entre les deux pandémies, comment la comprehension des deux s'influencent mutuellement, et la difficulté de tirer les leçons du passé.

 

Comité d’organisation

Pascale Cossart

Jean-François Chambon

Valérie Escande

Antoine Gessain

Florence Percie du Sert

Olivier Schwartz

 

 

Programme scientifique

Pascale Cossart et Olivier Schwartz

 

Persistance-webSoft
congresoft.fr
plateforme dédiée aux manifestations
Tel. : 01 84 17 20 55 / 06 89 19 34 06
E-mail : contact@congresoft.fr
La première plateforme Française de gestion de manifestations regroupant la billeterie, la gestion des hébergements, une boutique en ligne, la gestion des surfaces d'exposition et la gestion complète du programme scientifique.
Organisation de Congrès, manifestations, Séminiaires, Colloques